Et voilà, les décors d'Halloween à peine mis au grenier, tout le monde s'active déjà pour donner à la ville des allures de fêtes de fin d'année.
C'est dans cette atmosphère que nous nous sommes rendus il y a un peu plus de deux semaines à la parade de Noël, qui a lieu tous les ans dans le centre de Toronto. Il s'agit, d'après ce qu'on m'a dit, de la plus grande parade de Noël du monde. Arrivés sur place, une armée de poussettes bordait le trottoir et la foule attendait déjà l'arrivée du cortège, chacun bien installé dans son siège pliable, plaid sur les genoux, hot dog en main et bonnet de père Noël / oreilles de cerfs calé(es) sur la tête. J'ai moi-même dû courir cinq minutes le long du trottoir et marcher sur quatre personnes avant d'atteindre les vendeurs ambulants qui marchaient beaucoup trop vite, mais j'ai réussi à avoir mes oreilles de cerf ornées de grelots.
En Amérique du Nord, quand il se passe quelque chose en extérieur, les gens sont toujours particulièrement bien équipés. J'avais déjà remarque ça cet été en allant à un festival de musique aux Etats-Unis - les gens avaient tous emmené leurs demi-tente, sièges pliables, couvertures et quatre gamins, si bien qu'en s'asseyant dans l'herbe, même dans le fond, impossible de voir la scène. Là c'était pas aussi poussé, mais les gens étaient disons, bien confortables, et aussi bien au chaud.
La parade a duré deux heures et on ne s'est pas ennuyés, entre faire coucou aux gens déguisés, se battre pour avoir des sucres d'orge, et cartes postales du père Noël qui fait coucou sur son traîneau / debout les bras tendus / de profil, hotte par-dessus l'épaule.
Une fée perdue
Petits qui dessinent par terre avant que ça commence
Petiou qui donne sa lettre pour le Père Noël
Des gens classes
Voiture canon
Mr PEANUT!!!
.....
<3
Le gamin de droite gère à mort la marche arrière
Encore des gens classes
Iiiiii qu'ils sont mignons !
Pas beaucoup de photos des chars et groupes, mais il se trouve qu'elles ne sont pas terribles, désolée. Pour compenser, voici quelques vidéos (avec les cris ébahis de quelques francophones en fond) :
Le samedi suivant, c'était le feu d'artifice de Noël à Nathan Philips Square, où le bassin se transforme en patinoire l'hiver. On en a pas fait, il y avait beaucoup de monde. Mais on a bien profité des jolis feux.
En sortant du métro (beaucoup de monde)
Patinoire à droite, hôtel de ville en face
PataBOOM
Finissons par le chemin de retour au campus (pas le même jour par contre, hein). Quand il faut attendre le bus trop longtemps après le métro, et quand on a le courage, on fait parfois le trajet à pieds (une vingtaine de minutes, c'est pas la mort non plus). L'autre soir c'était particuièrement une bonne idée parce qu'avec une amie, on avait dépensé la moitié de nos économies dans les friperies de Lansdowne, et on revenait donc chargées de sacs XXL de quinze kilos chacune. Et ben ça valait quand-même le coup ! Au lieu de prendre la grande avenue, on prend une rue parallèle plus calme, et voilà ce qu'on trouve:
Et en dernière minute, regardez un peu la jolie surprise qu'on a eue aujourd'hui en fin de matinée :
Saint Malo. Manger des crêpes, des viennoiseries, boire du cidre. Etre une bonne ambassadrice. Et résister aux Haribo. Parler anglais mais toujours être démasquée comme française. Tant pis, j'accepte, je suis expatriée en manque de baguettes.
Il paraît que la pédagogie est à base de répétition. Et aussi répétitif que soit être assistante en collège lycée, ce métier a tellement de bons côtés et de bonne humeur.
J'ai été engagée pour ma "prosodie de locuteur natif", donc je parle je parle je parle. Surtout quand les examens oraux arrivent. J'ai donc demandé à environ cent cinquante filles individuellement "qu'as-tu fait le week-end dernier ?" - et ai obtenu cent quarante fois "je suis allée voir Twilight".
Mon élève préféré (même s'il ne faut pas avoir de préférés...) est comptable. Il est nul avec les chiffres. 7h35 devient 8h moins 35.
Il y a beaucoup de ventilateurs qui aiment le football.
* ventilateur = fan en anglais.
Il faut manger salement au lieu d'il faut manger sainement.
Le traditionnel j'ai les chevaux blonds.
Le sempiternel je m'apple... tu es une pomme ?
Lecture d'un livre pour enfants sur une chenille qui mange plein de trucs. La petite (qui a une mère française) s'exclame "saucissssssoooon !"
Mon étudiant préféré (toujours lui) qui arrive en me disant "désolé j'ai la gueule de bois" et qui au cours suivant m'a dit ne rien se souvenir.
(et j'en ai très probablement d'autres, à suivre)
Et en plus je vais en France samedi !
Aujourd'hui, si vous ne l'aviez pas noté, c'était Remembrance Day (l'Armistice).
Si on ne le souligne pas vraiment chez nous, ici, depuis environ dix jours, tout le monde arbore un coquelicot à sa veste. Mais ces pins sont tellement mal foutus qu'on les perd tout le temps, et que la moitié des gens ont trouvé le leur par terre au lieu de l'avoir acheté. Personnellement j'en ai trouvé un, que j'ai perdu, et remplacé par un autre trouvé ailleurs (après avoir accusé quinze personnes d'avoir trouvé mon premier perdu). Un petit manège étourdissant, parce qu'au final on peut dire que les fleurs ont joyeusement fait le tour du campus en passant de veste en veste (évidemment, c'est à la fin seulement que j'ai su que le GCSU en distribuait gratuitement).
Ce matin à 10h45 a eu lieu la cérémonie devant le drapeau, près de l'entrée du campus (ce qui est parfait quand on a fait la fiesta la veille jusqu'à 3h du mat). Je ne vous l'ai pas dit ici, même si tout le monde est déjà au courant, mais je fais partie du Glendon Musical Ensemble, la chorale de Glendon. Le Remembrance Day faisant partie du programme, nous avons donc chanté O Canada devant la foule déchaînée (.....en vrai les gens étaient plutôt comme des piquets frigorifiés les mains dans les poches à cause du vent mordant). J'ai été déçue parce qu'on nous entendait pas vraiment, je pense (LE VENT, mais pas que ça). Pour une chorale, chanter à l'extérieur n'a aucun intérêt parce qu'il y a aucune résonance. Mais c'était plus pour marquer le coup, et c'était quand même sympa...
Il y a eu aussi plusieurs discours - du directeur de Glendon, mais aussi de militaires venus pour l'occasion, et d'autres personnes qui ont récité des poèmes et autres textes à la gloire de la patrie et de l'armée. Tout le monde avait son petit poppy à la veste, on était bien en accord. Le timing lui aussi était sur mesure : notre représentation était prévue pour 11h08 pétantes, et les avions sont apparus dans le ciel pile poil pendant les 2 minutes de silence.
Pour le petit cours d'histoire, on a choisi le coquelicot pour représenter ce jour parce qu'ils ont été les premiers à fleurir sur les champs de bataille abandonnés après la fin de la guerre. Ils symbolisent aussi le sang qui a coulé (je vous le dis mais vous le saviez peut-être déjà ? moi je savais pas, donc...)
Le reste de la journée a été un peu plus morne, je l'ai passé à la bibliothèque de Keele (le grand campus)...
Voilà pour Poppy Day les enfants, à bientôt !!
ps :: peut-être bientôt quelques photos de la cérémonie...
* titre qui ne résume pas du tout l'article. So what? Ok, il y a eu panne d'inspiration...
Hier soir, pour célébrer Guy Fawkes Night (aussi appelée Bonfire Night; qui commémore le fameux Gunpowder Plot de 1605) j'ai rejoint mes chers 'folkies' de la Folk Society pour aller à Ottery St Mary, une petite ville située à quelques kilomètres d'Exeter. Les habitants d'Ottery St Mary ont une façon bien particulière de fêter Guy Fawkes Night: je vais tout vous expliquer.
Ottery St Mary, berceau des roux sexy et des poètes romantiques
Je voudrais simplement faire une petite parenthèse pour vous présenter la ville d'Ottery St Mary. C'est une ville très charmante, qui doit son nom à l'église de St Mary, construite en 1350 et connue pour être une version miniature de la cathédrale d'Exeter, qui trône au coeur du vieux village. Et Ottery, car la ville se situe au bord de la rivière Otter, qui comme son nom l'indique accueille un nombre impressionnant de loutres. Mais le charme de cette ville ne s'arrête pas là. C'est aussi la ville natale du grand Samuel Taylor Coleridge (promis, après ça j'arrête de parler de poètes soporifiques) et de la famille Weasley. OUI. Les Weasley (ainsi que les Diggory et les Lovegood) habitent près d'Ottery St Catchpole, qui est la jumelle fictive d'Ottery St Mary. En observant la carte plus minutieusement, j'ai également découvert un petit village appelé Burrow, tout à côté d'Ottery. Coïncidence?
Bref, je vais m'efforcer de calmer mes ardeurs de fangirl et vous parler de Guy Fawkes Night à Ottery St Mary. C'est génial, excitant, effrayant, incroyable. Chaud, froid. Un mélange de sensations auquel je ne m'attendais absolument pas.
Un petit garçon plein d'avenir
Depuis le XVIIème siècle, chaque 5 novembre, les habitants d'Ottery St Mary se rassemblent au coeur de la ville. Ensuite, des hommes, des femmes et même des enfants paradent en portant un tonneau recouvert de goudron auquel on met le feu.
Les premiers à y passer sont les enfants, qui ont des tar barrels version Playmobil. Ils les portent en fin d'après-midi et en début de soirée, lorsqu'il n'y a pas encore trop de monde.
Ensuite, vient le tour des femmes: leurs tonneaux sont de taille moyenne. Ils étaient déjà énormes, si vous voulez mon avis. Les femmes montaient et descendaient les rues en courant. Au début je ne comprenais pas pourquoi personne ne se bougeait: tout le monde restait planté dans les rues, alors qu'elles courraient en plein milieu avec leur tonneau en feu. Puis j'ai compris: ça fait partie du jeu.
Une vidéo d'hier: RUN!
Les choses se sont gâtées quand les 'mâles virils' et leurs tonneaux de géants sont arrivés. On était tous entassés sur la grand place, aussi serrés qu'à un concert de Justin Bieber, à attendre l'arrivée des fameux tonneaux. Je n'ai pas pris de photos: j'étais trop occupée à sauver ma vie. Et je n'exagère absolument rien. Au début on ne voit pas grand-chose: au-dessus de la foule, un léger nuage de fumée. Puis peu à peu, des flammes, des flammes qui montent de plus en plus haut, et un immense nuage de fumée. Puis ça y est, il se met à bouger. A courir. En plein milieu de la foule. Dans toutes les directions! Les gens criaient, rigolaient, on devait tous courir dans tous les sens pour ne pas mourir carbonisé (je sais, c'est vraiment étrange comme hobby...). Par deux fois, le tonneau est passé vraiment tout près de nous, suffisamment près pour que je sente des étincelles me brûler le visage. Uurgh!
Apparemment, il y a quelques années, une espèce d'abruti profond a pensé que ce serait amusant de jeter une bombe aérosol sur un tonneau en flammes. Je vous laisse imaginer le résultat: une dizaine de personnes ont été grièvement brûlées. Cette pratique reste extrêmement dangereuse, même si les participants s'entraînent pendant des années. J'ai été très étonnée de ne voir aucune barrière de sécurité... A vrai dire, je ne m'attendais pas du tout à ce que les participants traversent la foule.
Voilà. C'est ce qu'il se passe tous les ans à Ottery St Mary. J'étais un peu sceptique au début: il y avait trop de monde à mon goût, il faisait froid, et je commençais à me demander ce que je faisais là. Mais j'ai vraiment apprécié la suite. Les gens viennent de tout le Royaume Uni pour assister à cet événement! Je ne regrette pas non plus la découverte d'Ottery St Mary, où j'irai bien refaire un tour...
Des loutres viriles. (Logo de la marque de bière de la ville, que l'on trouve dans tous les pubs à Exeter!)
C'est avec quelques jours de retard que je vous raconte l'histoire d'Halloween en Irlande. Parce-que oui, Halloween est une fête irlandaise à la base (et écossaise) qui, si je reprends mes cours d'histoire de la langue anglaise de l'an dernier, veut dire la veille de la Toussaint. Le 31 octobre est donc férié en Irlande mais pas le 1er novembre...
Halloween c'est donc une fête celte qui trouve ses origines dans la fête païenne de Samain pendant laquelle les peuples celtes guidés de leurs druides avaient l'occasion de rencontrer leurs dieux. Une fête mythique qui fut vite oubliée et remplacée quand le Catholicisme débarqua en Irlande. Le Catholicisme qui fut apporté sur l'ïle par... Yes Saint Patrick, d'origine anglaise qui évangelisa le peuple paien irlandais. Il est aujourd'hui comme vous le savez sûrement le saint patron des irlandais et est célébré le 17 mars.
Donc revenons à Halloween. C'est donc un événement important en Irlande et des fêtes et autres excursions halloweenesques sont organisées sur toute une semaine jusqu'au 31, jour fatidique. Halloween est aujourd'hui beaucoup célébré dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats-Unis qui a accueilli au milieu du XIXè siècle des milliers d'immigrants irlandais fuyant la famine, qui ont apporté avec eux cette célébration...
Le premier grand événement pour Halloween fût le Horror Ball de l'université de Maynooth, entrée payante, invités connus (Verne Troyer qui a joué Mini-Moi dans les Austin Powers et Gripsec dans Harry Potter et une des nanas des Pussycat Dolls absolument inintéressante), salles noires de monde et gardes du corps, bref un soirée sympa où les étudiants ont pu se parer de leur plus cool costume. Rebelote le 31 sur Dublin où nous avons étalé du faux sang sur nos visages dans les toilettes d'un McDo pour après se rendre dans quelques pubs eux aussi blindés de monde. Bref, Halloween, c'est comme tous les samedi soirs mais avec des costumes fun et une bonne dose d'ambiance en plus!
Je vous laisse admirer la magnifique Jack qu'une de mes colocataires avait creusé pour l'occasion et qui a trôné fièrement dans la cuisine. Je vous mets un résumé que j'ai trouvé sur internet (je sais, honte à moi...) mais qui explique relativement bien qui était Jack.
Notre Jack-O'Lantern perso
« Jack-O'-Lantern est probablement le personnage le plus populaire associé à l'Halloween. Il nous provient d'un vieux conte Irlandais. Jack aurait été un avare, un personnage ivrogne, méchant et égocentrique. Un soir, alors qu'il était dans une taverne, le diable lui apparût et lui réclama son âme. Jack demande au diable de lui offrir à boire, un dernier verre avant de partir pour l'enfer. Le diable accepte et se transforme en pièce de six pence. Jack la saisit et la place immédiatement dans sa bourse. Cette dernière ayant une serrure en forme de croix, le diable ne peut s'en échapper. Finalement, Jack accepta de libérer le diable, à condition que ce dernier lui accorde un an de plus à vivre. Douze mois plus tard, Jack fit une autre farce au Diable, le laissant en haut d'un arbre (sur lequel il avait gravé une croix grâce à son couteau) avec la promesse qu'il ne le poursuivrait plus.
Lorsque Jack meurt, l'entrée au paradis lui est refusée, et le diable refuse également de le laisser entrer en enfer. Jack réussit néanmoins à convaincre le diable de lui donner un morceau de charbon ardent afin d'éclairer son chemin dans le noir. Il place le charbon dans un navet creusé en guise de lanterne et est condamné à errer sans but, jusqu'au jour du jugement dernier. Il est alors nommé Jack of the Lantern (Jack à la lanterne, en anglais), ou Jack-o'-lantern. Il réapparaît chaque année, le jour de sa mort, à Halloween. »
Novembre est une période un peu difficile académiquement parlant. Beaucoup de rendus en même temps, les examens de décembre qui approchent... et le temps magnifique qui sourit en coin. En même temps, je préfère qu'il fasse beau aussi pour travailler. Voilà donc quelques photos prises aujourd'hui dans le parc de mon campus. J'allais descendre dans la forêt (dernier cliché) quand ma batterie m'a lâchée... décidément, je suis poissarde avec mes photos en ce moment. Je vous laisse en compagnie de l'automne (en adéquation avec le fond du blog, notez).
