vendredi 28 octobre 2011

Where Be Ye Going, You Devon Maid?



Je me suis encore absentée plus longtemps que prévu. Je n'ai pas le courage de vous préparer un vrai article, donc il faudra se contenter de quelques photos prises lors d'une récente excursion à Bickleigh; un petit village près d'Exeter. Le tout accompagné d'un superbe poème de Keats, ce petit folichon (vous comprendrez en lisant le texte) vantant la beauté des collines (et des jeunes filles) du Devon.



Montée destructrice de mollets

Moutons qui tapent la pose






Petit aperçu des jardins du château de Bickleigh (Château normand construit  au XIème siècle, recyclé en salle des festivités pour gens très riches)

Where be ye going, you Devon maid?
And what have ye there i' the basket?
Ye tight little fairy, just fresh from the dairy,
Will ye give me some cream if I ask it?

I love your meads, and I love your flowers,
And I love your junkets mainly,
But 'hind the door, I love kissing more,
O look not so disdainly!

I love your hills, and I love your dales,
And I love your flocks a-bleating;
But O, on the heather to lie together,
With both our hearts a-beating!

I'll put your basket all safe in a nook,
Your shawl I'll hang up on this willow,
And we will sigh in the daisy's eye,
And kiss on a grass-green pillow.

Keats, 1818.


By the way; j'ai lu quelques extraits du journal que tenait Keats lors de son séjour dans le Devon. En voici quelques extraits croustillants:  "I have used it [his wet jacket] these three last days to keep out the abominable Devonshire Weather--by the by you may say what you will of Devonshire: the truth is, it is a splashy, rainy, misty, snowy, foggy, haily, floody, muddy, slipshod county. The hills are very beautiful, when you get a sight of 'em; the primroses are out,--but then you are in; the cliffs are of a fine deep colour, but then the clouds are continually vieing with them."
Ceux qui ont lu Keats connaissent sans doute son inclination à la plainte et ses nombreuses lamentations  et trouveront peut-être ça drôle. Quand je repense au temps qu'on a eu cette semaine... Je commence à le comprendre. :')

Fiona

mardi 25 octobre 2011

Bref. Je suis une boulette.

(je parodie / m'inspire, ce n'est pas très original en ce moment mais c'est le meilleur format pour raconter ce genre d'anecdotes je trouve)

Bref, je suis une boulette. En temps normal, je suis quelqu'un d'organisée. Qui pense à tout. N'oublie pas ses affaires. Note tout sur des bouts de papier qui ne se perdent même pas. Mais depuis mon arrivée ici, c'est la misère. D'abord, je sais pas écrire mon nom. Toutes mes cartes de fidélité ont des fautes. Toutes. Après, je sais plus trop quand, mon téléphone a cessé de fonctionner. Impossible d'appeler, impossible d'être appelée.  On a confirmé et reconfirmé et reconfirmé encore que mon cours particulier était annulé vendredi, pour avoir lieu mardi. Mardi, c'est aujourd'hui. 6h15, je me lève. Je verse le jus d'orange dans la tasse, le café dans le bol de céréales. Je me dépêche. Et puis j'ai un peu de temps, j'arrête de me dépêcher, je suis en retard. Comme d'habitude, il pleut. J'arrive à l'école. J'ouvre la première porte. J'ouvre la seconde porte. Je monte. Je n'arrive pas à ouvrir la troisième porte. J'arrive à ouvrir la troisième porte. Il est 7h45. J'attends mon élève. 7h59, du bruit en bas. Personne ne monte. 8h05 j'attends toujours mon élève. 8h30 le chef arrive. 9h il lui envoie un mail. 9h05 il répond : "la porte était fermée".

Bref, je suis une boulette, on fait cours demain, et je vais l'attendre à la porte je crois. 

samedi 22 octobre 2011

Deep in the heart of York U. Jungle...

Quand je suis arrivée sur le campus avec mes deux valises, il n'y avait quasiment personne (29 août, on peut comprendre...), mais j'ai quand même réussi à dénicher deux Canadiens qui, je l'apprendrais plus tard, faisaient partie du GCSU, l'association étudiante de Glendon. L'un d'eux m'a gentiment accompagnée à ma résidence, prenant en charge ma plus grosse valise (j'ai eu un peu de peine pour lui dans l'escalier). Alors qu'on marchait, je me suis exclamée "LOOK! A SQUIRREL!". Quand j'y repense maintenant, je comprends son air blasé...
Les écureuils ici, c'est comme les pigeons chez nous. Je sais, j'aurais pu trouver un exemple plus glamour... mais c'est le plus réaliste. Il y en a strictement partout. Pas seulement sur mon campus, mais dans la ville - ok pas downtown je suppose...
Par contre, ils ne sont pas comme ceux qu'on peut trouver en France. Ils sont d'un brun presque noir la plupart du temps - d'autres sont gris avec la queue argentée. J'ai entendu toutes sortes de choses sur ces écureuils. Par exemple, on m'a dit qu'à une époque, il y avait des écureuils roux dans cette zone du Canada, mais qu'ils ont été dévorés par les écureuils bruns qui étaient dominants. Yummy...
En effet j'ai pu remarquer que ces écureuils n'étaient pas tout à fait inoffensifs. Une fois où je passais devant la bibliothèque, j'en a vu un plaqué sur le tronc d'un arbre, complètement immobile. Interloquée, je me suis arrêtée, sentant qu'il allait se passer un truc bizarre. Et puis là, l'écureuil a grimpé dans les branches à une vitesse folle et, une fois en haut, il s'est mis à rugir de façon très désagréable, comme un chat qui crache sur un autre mais avec un son très différent. J'ai mis du temps à trouver un point de comparaison, et puis je me suis rendue compte que ça ressemblait beaucoup au bruit que font les oies quand elles sortent du lac pour vous courir après. Je ne sais pas après qui il en voulait... (moi ?)
Bon ils ne sont pas toujours comme ça, la plupart du temps ils ressemblent juste à des écureuils.  Sinon j'en ai souvent vu gratter dans l'herbe, certainement pour prendre de quoi se faire un nid (oui les écureuils se font des nids dans les arbres, moi non plus j'y avais jamais pensé avant...).
Personnellement je trouve les écureuils bruns moins jolis que les roux, mais je vous laisse libres de choisir votre camp !

Enfin, laissons de côté l'écureuil qui nous est déjà familier. Pour un Européeen qui vient au Canada, l'animal le plus rigolo à observer, c'est très certainement le chipmunk. Aussi appelé tamia, ou petit suisse au Québec (rapport à son pelage qui ressemblerait à celui des gardes suisses), le chipmunk est une bestiole minuscule qui court à une vitesse folle - ce qui fait son charme, il faut dire. Le chipmunk n'est pas plus gros qu'un hamster, et il est de la famille des écureuils.

Les écureuils et les chipmunks vivent donc très sereinement  sur le campus ; pas sauvages pour un sou, et pas du genre à se cacher. Si vous vous arrêtez pour les observer, ils vous surveillent du coin de l'oeil tout en continuant à grignoter leur fruit sec.

Il y a une autre bête que l'on peut voir régulièrement ici. C'est un des animaux qui représentent le Canada. Beaucoup plus farouche, il ne sort que la nuit, paré de son masque noir et blanc et de ses rayures grises... et oui, le raton-laveur !
Ils sont vraiment beaux, et très, TRES GROS, on dirait de grosses peluches. J'ai envie de les serrer dans mes bras tellement leur pelage a l'air doux !! Ok, c'est mon animal préféré ici...
On nous a dit qu'il valait mieux ne pas les approcher parce qu'ils pouvaient être agressifs. Si vous les observez, ils vous regardent, impassibles, derrière leur joli masque. Et puis ils grimpent au tronc d'un arbre, s'arrêtent au milieu et placent la tête sur le côté pour vérifier si vous avez bougé, puis ils grimpent en haut.
Ce qui est assez triste, c'est qu'ils viennent pour manger dans nos poubelles. Il paraît que les écureuils le font aussi (les chipmunks ça m'étonnerait, le risque de se splatcher au fond sans pouvoir remonter me semble trop grand).

Bon oui il y a aussi des oiseaux, mais pas tant que ça... je sais même pas s'il y a des pigeons ici, au fait. Je ne crois pas en avoir vu. Il y a aussi quelques crapeaux sous les cèdres de temps en temps (attention à pas marcher dessus, ça fait de la soupe aux épinards).

Vous voilà donc informés si jamais vous pensez un jour à vous aventurer dans la jungle qu'est Glendon...

Un écureuil gris qui cherche à manger, et son copain noir au fond qui se fait bronzer à l'ombre

 Un écureuil noir glouton dans un jardin à Cabbagetown (dont il faudra que je vous parle un jour)

Les ratons nocturnes, habitués à manger nos restes...
Cours Chipmunk, cours !


Comment ça, rien à voir ? Ecoutez, ça fait presque deux mois que je suis au Canada et j'avais toujours pas mangé de canneberges séchées. Avant de venir ici, j'en ai mangé non stop pendant six mois (depuis que ma marraine m'en a ramené de Varsovie), alors ce soir, avec mon paquet de canneberges à côté de l'ordi je suis, comme qui dirait, heureuse. Quant aux Nut Thins à côté, ils m'ont provoqué un hoquet d'émotion quand je les ai vus dans le rayon du Metro (supermarché de l'Ontario et du Québec) ce midi. Ce sont des biscuits de riz que je mangeais cet été à la ferme dans le Montana *sigh*.

Titre issu d'un cheer de Glendon ;)
Merci à Emeline pour la photo des raccoons.

vendredi 21 octobre 2011

Around Galway and far away...

Comme promis, un petit bout d'essai sur le voyage à Galway organisé par l'International Society de l'université de Maynooth. Pour vous donner une idée, Galway est située à l'ouest de l'Irlande comme indiqué sur la magnifique carte présente. C'est la troisième ville de la République d'Irlande par sa population qui est d'ailleurs très jeune et dynamique. Mais Galway ce weekend-là n'a été qu'une étape où on a pu profiter que de la vie nocturne, très animée.

Après un voyage en bus de 3h le vendredi après-midi (l'île n'étant pas très large, le trajet par routes se fait généralement assez rapidement), nous arrivâmes à l'auberge de jeunesse où tous les étudiants Erasmus (dont moi forcément) étaient censés être logés. Soirée à Galway, repas traditionnel et pub crawling (ou tournée des bars dans un bon français) au « calme » afin de nous échauffer pour le lendemain. Le lendemain donc, nous avons pris le bus et le ferry pour nous rendre sur les îles d'Aran, coin perdu ancré dans l'Atlantique, battu par les vents. Sur l'île principale, Inishmore, seulement 800 habitants: les jeunes atteignant leur majorité partent généralement de l'île pour ne jamais y revenir, le gouvernement n'aidant pas l'île à se repopulariser. Inishmore c'est 13 km de routes et de sentiers battus au milieu de nulle part et afin de la découvrir un minimum, la location de vélos est un must! Après avoir enfourché nos bêtes de métal, nous avons pris la route et commencé un tour de l'île sous un beau soleil, rencontrant au passage des phoques, des chats bizarres, des moutons et des murs de pierre. L'île est donc quadrillée des-dits murs de pierre qui à l'origine avaient été dressés par les agriculteurs autour de leurs parcelles pour que les animaux ne viennent pas tout détruire. C'est impossible de faire le tour de l'île en une journée, mais quelques heures de vélo suffisent pour avoir un bon aperçu. Avant de reprendre le ferry, rendage des vélos et petit tour dans LA boutique d'Inishmore: Aran Sweater Market ou la boutique qui vend les meilleurs pulls et trucs en laine de mouton d'Irlande! Bon, pas de shopping pour cette fois, les prix étant exorbitants pour un pull unique (chaque pull est unique car tous les pulls tricotés ont des dessins et maillages différents, qui autrefois servaient à représenter l'appartenance à un clan précis). Voilà pour les îles, je vous laisse enjoyer ces quelques photos! 

Inishmore et ses petits murs de pierre  

Et la plage, bien évidemment

Le dimanche, nous avons décidé de nous lancer sur les traces de Michel Sardou dans la région des lacs du Connemara. Seul bémol de ce voyage: nous avons passé la plupart de notre temps dans le bus à observer les paysages brûlés à travers la vitre. Quelques arrêts tout de même pour faire quelques photos et goûter au vent du Connemara. Le chauffeur nous a raconté tout plein d'histoires pendant toute la journée sans s'arrêter. Je n'ai pas vraiment tout suivi à vrai dire... C'est comme écouter un monologue pendant 5h. Bref. Le Connemara c'est des paysages somptueux: montagnes, moutons, rivières, lacs, tourbes et beaucoup de fils électriques... Comme le tourisme occupe une place importante dans la région, les autorités ont pour projet d'enterrer les lignes afin de ne plus gâcher le paysage. Ils ont bien raison, c'est vraiment très laid. Je pense que j'y retournerai plus longuement l'an prochain, ça vaut vraiment le coup d'arpenter cette région sac de rando sur le dos. A voir... Malgré quelques gouttes de pluie par-ci par-là et un vent assez mordant, ce fût une très belle journée, rien de tel que de se balader dans une région quasi désertique. J'avais l'impression de me trouver dans le Seigneur des Anneaux par moments, natuuure sauvage. 

Château de Kylemore, datant du début du XXè

Terre brûlée au vent, des landes de pierre...
Le soir: retour en bus à Maynooth, en 2h nous étions tous chez nous, record absolu pour traverser l'Irlande. Weekend réussi: des photos plein la tête et de la tourbe dans les bottes (et oui on peut s'enfoncer jusqu'aux genoux dans certains endroits du Connemara, ce qui ne fut pas mon cas je vous rassure!), à quand le prochain??

mardi 18 octobre 2011

Mr and Mrs Wood, l'histoire d'un domaine

 Je crois qu'il est temps de vous présenter le campus avant que le temps change complètement et que mes photos ne soient plus crédibles du tout.

Agnes Euphemia Wood en 1926
Je vis donc sur le campus Glendon, qui est l'autre campus de York University, rattaché au campus mère (Keele). Beaucoup plus petit (Keele est une mini-ville avec son propre centre commercial), le campus de Glendon est l'ancienne propriété de Mr et Mrs Wood. Mr Wood avait fait fortune dans la finance au début du XXème siècle, et acheté ce terrain dans les années 1920 pour y faire construire un manoir qui deviendrait la résidence principale du couple. Dans les années 1950, après la mort de son mari, Mrs Wood décida de faire don de la propriété à la toute jeune université de York, lui offrant ainsi son premier campus. 
 Depuis, l'université a fait en sorte de garder le manoir dans son état d'origine. Bien qu'il y ait maintenant des salles de classe au rez-de-chaussée (mon cours de phonétique), le manoir donne toujours l'impression de se retrouver chez les Wood, et de partager un peu de leur intimité.

L'arrière du manoir, depuis plus envahi par la végétation 




 Depuis l'époque des Wood, d'autres bâtiments sont sortis de terre. Les deux résidences - Wood, au fond de la propriété, se trouve à quelques pas de la roseraie en passant la bibliothèque. Le bâtiment a été construit en point d'interrogation pour éviter d'abattre les arbres centenaires plantés en demi-cercle qui font face à la roseraie. Hilliard (qui est le nom d'une physicienne torontoise du début du XXème siècle) quant à elle, fait face à York Hall, le grand bâtiment du campus où se trouvent l'administration, la plupart des salles de classes, ainsi que la breezeway (l'espace de loisirs réservé aux étudiants). Ci-contre, l'arrière du manoir accueille désormais le tant attendu Lunik Cafe, café alternatif créé par des étudiants, qui a ouvert ses portes il y a quelques jours.



A l'entrée du campus, il y a une bien mystérieuse maison qui est le bâtiment qui a le plus attiré ma curiosité au début. Personne ne nous en a rien dit, j'ai juste entendu que c'était le bâtiment le plus ancien du domaine. D'après une pancarte, il s'agit du Historic Gate Cottage. On ne sait donc pas à quoi il sert aujourd'hui (s'il sert bien à quelque chose), ni ce qu'il y a dedans. On ne le voit jamais ouvert. Il pourrait ressembler à une maison de gardien parce que la maison est toute petite, et de l'intérieur, elle ne paye pas de mine. De l'extérieur par contre, elle est assez élégante... (je parle d'intérieur et d'extérieur parce que c'est le seul bâtiment qui s'aligne sur les murs du terrain - d'où le "gate"). Après recherches, il s'avère finalement qu'il a dû être construit assez peu de temps avant le manoir... Ne sachant rien dessus, j'avais très envie qu'il ait appartenu au corps de ferme qui occupait le domaine avant que les Wood ne s'en emparent, mais en fait il s'agit bien d'une de leurs oeuvres... Et après tout il ne fait pas tellement plus vieux que le manoir.

Le manoir aujourd'hui (du moins il y a quelques semaines...).





A noter que le nom de "Glendon" indique que la propriété se trouve dans une vallée : "glen", nichée près de la rivière Don. Ce sont les Wood eux-mêmes qui ont baptisé la propriété.

Par ici pour plus de photos de la propriété à l'époque des Wood.

Dans le prochain article, vous allez pouvoir découvrir les êtres qui peuplent le domaine, qu'ils soient occasionnels ou permanents... ;)

jeudi 13 octobre 2011

Feuilles mortes, brume et paperasse à Exeter

Quelques nouvelles du front. Je m'enfonce peu à peu dans le joli mois d'octobre, je croule sous les lectures, les tas de feuilles jaunies et la pluie fine. La trêve estivale est bel et bien passée.

Quand je suis arrivée à Exeter, fin septembre, il faisait humide. Très humide. Quand je dis « très humide », je veux dire que le taux d'humidité oscillait entre 99 et 100% – imaginez un peu le plaisir d'avoir les cheveux bouclés par un temps pareil. Je mentionne l'humidité parce qu'il se produit un phénomène assez étonnant quand elle atteint des niveaux si élevés (mein Gott, je sens cet article se transformer en un épisode de Fred et Jamy...). C'est cela, mes petits. Taux d'humidité environnant les 100% = mystérieuse atmosphère due à un subtil mélange de brume et de brouillard. Je suis partagée entre l'envie de revoir les jolies collines du Devon recouvertes de cette brume qui plonge la ville dans une espèce de cocon étrange et délicat; et la peur immodérée de me retrouver avec les cheveux d'une Marie Antoinette au réveil.

Un panorama de la ville pris par ce monsieur, qui illustre très bien ce phénomène: la nappe blanche au centre, c'est de la brume. (Pour ceux qui regardent Midsomer Murders, si vous trouvez ces lieux familiers, c'est normal! La série est tournée dans le Somerset, tout à côté.)

Pour remédier à l'absence de photos – un des désavantages d'avoir un réflex: trop encombrant et extrêmement difficile à assumer au quotidien si l'on tremble à l'idée d'avoir l'air d'un touriste – je vais vous parler de quelque chose qui ne nécessite aucune illustration: les cours.

[Ici je note une légère pause: j'aimerais pousser un cri d'indignation en direction de mon ordinateur qui s'est amusé à installer des mises à jour totalement inutiles alors que j'écrivais cet article. Sans me laisser le temps de sauvegarder mon brouillon. Arrh. JE TE DÉTESTE, PETIT CRÉTIN.]

Bref, je parlais donc des cours, et de mes premiers pas dans le système universitaire britannique. Je commence à m'habituer au rythme assez particulier de ma nouvelle vie étudiante. Ici, les cours sont beaucoup moins abondants. Contrairement à la France, on choisit, on ne subit pas. Je ne suis pas sûre que ce soit toujours une bonne chose: on a parfois besoin de se voir imposer certaines matières, même si on les déteste, même si c'est difficile, même si ça n'a parfois pas grand-chose à voir avec nos attentes. J'imagine qu'il faut toucher à tout. Ici, les étudiants choisissent les cours qu'ils veulent au sein de leur department: en moyenne, deux à trois modules font l'affaire, rarement plus de quatre. Le volume horaire est également très déconcertant... Pour vous donner un ordre d'idée, j'ai trois modules, et seulement 9h de cours par semaine. La conception des études est totalement différente. En France, on a tendance à passer beaucoup de temps sur les bancs de l'université; et les professeurs nous proposent des cours structurés, agrémentés d'un condensé de leurs lectures autour du sujet. Ici, le temps passé en classe représente 10 à 20% du temps que les professeurs nous conseillent de passer à étudier. Leurs cours sont très différents: ils nous présentent les grandes lignes, nous guident dans nos lectures, mais le reste du travail, c'est à nous de le faire. D'où la surcharge de lectures personnelles. En plus des œuvres au programme, en moyenne, ils nous demandent de lire trois à quatre essais pour chaque cours, parfois plus. (Ce qui est loin d'être environmentally friendly, quand on pense à la quantité de papier utilisée pour ces milliards d'impressions et de photocopies). C'est une approche très différente, bien plus axée sur le travail personnel.

Time is running out, il est temps de mettre un terme à cet article au sujet un peu trop académique. J'essaierai de me rattraper la prochaine fois! (J'ai conclu d'une façon similaire la dernière fois. Je me fous la pression toute seule, eh oui.)
 
Fiona

dimanche 9 octobre 2011

Clubs and Societies

Quand on arrive dans une université anglo-saxonne il faut savoir que la vie sociale universitaire est presque aussi importante que les cours. Les étudiants sont beaucoup plus impliqués dans la vie de l'université contrairement à en France où les études se résument à métro-boulot-dodo.

Ici à Maynooth on tient à ce que les étudiants se sentent actifs, comme chez eux sur le campus. C'est pour ça qu'on y trouve plusieurs cafés, des boutiques, un bar, une salle de concert/réunion (moi j'y vais pour le poker :p) etc... Et c'est aussi par le biais des clubs et sociétés que l'intégration d'un étudiant dans l'université se fait.
Lors de la Societies' Fair il y a dix jours, on a pu arpenter une salle bondée où des dizaines de stands proposaient des activités vraiment très diverses pour 2€ de frais d'inscription seulement: sports en tout genre, jeux de société, club Harry Potter (si si, on se demande toujours ce qu'il y font!), club de loi (où ils reconstituent des procès en version plus comique)... C'est là que j'ai pu m'inscrire dans plusieurs clubs et sociétés.

Le premier que j'ai testé a été le club de poker. Chaque mardi soir, on installe des tables immenses (avec des trous sur les bords pour y mettre sa bière) et on y joue souvent à 7 ou 8. J'ai venu, j'ai vu et j'ai été vaincue après 50 minutes de bluff et d'observation de garçons (oui il n'y a pratiquement que des mâles dans cette discipline) qui faisaient tourner leurs jetons entre leurs doigts avec insolence. Bref, j'ai fait tapis à la fin, mais je ne suis pas mécontente car en tant que débutante j'ai tenu assez longtemps finalement. Ce soir-là c'était gratuit et il y avait 250€ à la clé. Les prochaines fois il faudra miser 20€ et ce à chaque fois. Autant dire que je n'irai pas toutes les semaines, mon loyer risquant d'y passer au bout d'un mois... Mais le poker c'est fun, quand on perd pas beaucoup du moins! 

Emblème de la Gaelic Athletic Association
Je me suis aussi dit qu'étant en Irlande ça pourrait être pas mal de pratiquer un sport irlandais. Ma logique imparable m'a donc conduite au stand du football gaélique féminin. Je n'ai pas beaucoup de matière à raconter pour l'instant, je n'aurai mon premier entrainement que demain, donc je maintiens le suspense jusque-là!

J'ai aussi rejoint le club de tir à l'arc totalement par hasard. C'est très sympa, en plus on ne m'a pas fait payer au moment où j'ai rajouté mon nom sur la liste: double pouce! Certains des membres ont du matériel impressionnant: arcs à poulies (ne me demandez pas, je n'ai pas compris comment ça fonctionnait encore...), flèches moins pourries que celles que les petits nouveaux ont, des protections en cuir pectorales et tout et tout. Les gens y sont très sympas et les deux fois où j'y suis allée, on s'est bien amusés.

Enfin, étape oblige pour les étudiants internationaux: s'inscrire dans l'International Society (elle porte bien son nom n'est ce pas?). Celle-ci propose des projections de films tous les dimanche soirs pendant lesquels on peut s'inscrire pour les différentes excursions qu'ils proposent à prix relativement réduit. Première escapade officielle de la société: Glendalough, dans les Wicklow (très belle province au sud-ouest de Dublin à environ une heure et demie en bus). Pour 12€ on a donc pu se balader dans les montagnes couvertes de bruyère et de forêts peuplées de petites gens (« little people »: leprechauns, fées et autres créatures issues de la mythologie celtique). Il a fait beau toute la journée, ce qui a été une chance inouïe connaissant le climat irlandais! Après une bonne balade, on a pu admirer les rives de lacs, très apaisants et fort venteux. Le prochain voyage est prévu à Galway, située sur la côte ouest de l'Irlande. Je vous tiendrai au courant! En attendant, savourez donc les splendeurs de l'Irlande:


Round Tower, Glendalough



Séance photo au bord du grand lac

 To be continued...

Dani


Comme je ne vous l'ai peut-être pas dit, je loge en résidence sur le campus de mon université.
Quand on vit en résidence, il y a toute une administration qui s'occupe de nous. Il s'agit évidemment de garantir notre sécurité, et de nous permettre d'avoir quelqu'un à qui s'adresser en cas de problème. Il existe deux résidences sur le campus, chacune divisée en cinq maisons, qui sont toutes supervisées par un "Don". Mais le rôle des Dons ne se limite pas à notre sécurité - ils sont aussi là pour permettre aux résidents d'une maison de se rencontrer au travers d'activités. Les Dons sont en fait des étudiants, comme nous, ce qui permet d'entrer en contact assez facilement.

Dans ma maison, la Don s'appelle Dani.
Dani est en 3ème année en International Studies et elle vient du nord de l'Ontario. Elle est toujours souriante, et nous proposer des activités la met systématiquement dans un état d'enthousiasme un peu effarant pour un Français lambda.
Dani organise donc souvent des bagel breakfasts, et nous prévoit déjà un certain nombre de soirées pizza/ dvd / jeux. Jusque là, on reste dans le basique du potentiel Don-activities.
Mais ce qui fait vraiment de Dani... Dani, ce sont ses petites attentions et son intérêt constant.
Sa façon de nous annoncer les activités, par exemple. Il lui arrive de laisser des messages au marqueur couleur sur le miroir de la salle de bain (que j'aime bien découvrir le matin au saut du lit). Mais souvent, elle se creuse plus la tête... Par exemple, la semaine dernière, elle nous a organisé une Bagel Party suivie d'une ballade dans la forêt du campus, guidée par une membre des Toronto Field Naturalists (où on a appris plein de choses sur les variétés d'arbres et leurs origines, les fleurs, les insectes, les oiseaux et les écureuils des environs) - la veille, elle a accroché à nos portes des petits ballotins de papier contenant un sablé en forme de feuille, accompagné d'un message.

 Avant-hier, elle a collé des petits papiers en forme de poires et de pommes sur nos portes nous invitant à aller planter avec elle deux poiriers et deux pommiers dans le parc du campus. Après avoir mis les mains dans la terre, on a été préparer de la soupe de légumes et des pommes au caramel dans la cuisine de la maison. Chacun emmène son bol et ses couverts et on s'assied autour de la table...
Ce que j'aime dans les activités de Dani, c'est le fait qu'elles ne soient pas prétentieuses, et à la fois très riches. Ces rencontres sont toujours intimistes, et Dani fait en sorte qu'on se sente à l'aise en nous posant des questions sur nous - on partage nos expériences.
Pour ce qui est des résidents, plusieurs réactions : certains se trouvent étouffés par l'"esprit marshmallow" et préfèrent ne pas trop s'impliquer, tandis que d'autres y trouvent plutôt leur compte.
Pour les Français qui se trouvent ici, je pense qu'il y a un peu de choc des cultures qui se joue. C'est de la façade, il n'y a rien derrière. Ils sont plus positifs que nous... Ils savent s'amuser ou, au contraire, ils sont trop carrés. Just let yourself go...

Première photo © Kelly for C House Wood.

samedi 8 octobre 2011

Endroits préférés I

Le marché est l'un de mes endroits préférés sur l'île. Une fontaine trône au centre, entourée de vendeurs de fleurs, de fruits et légumes, et de petites boutiques sous des arcades - mercerie, librairie religieuse, chocolatier, boucher, petits cafés.

Mon café préféré s'appelle le Pure Charity. Comme son nom l'indique, tous les bénéfices sont reversés à une association qui lutte contre le cancer. Lorsque j'ai faim à midi, je vais y manger toujours le même plat : cheese jacket potatoe. Les vendeuses me reconnaissent, et me font même bénéficier d'un traitement spécial : extra cheddar, miam (vivre au Royaume-Uni et ne pas aimer le cheddar est un problème)


Je l'ai déjà montré, j'adore le château de Gros-Nez (qui vient de "grey hedland en Old Norse) qui se trouve à la pointe nord-ouest de l'île. Il y a peu de touristes, une vue magnifique car les landes à la végétation verte jaune et violette viennent contraster avec le bleu de la mer. Il y a également des forts allemands dont le béton jure avec les vieilles pierres. C'est aussi un des points où l'on voit mieux les autres îles (avec bien sûr un proverbe "si on voit Guernesey, il pleuvra demain, si on le voit pas c'est qu'il pleut") et on y voit la France. Un peu comme le port lorsque je suis dans le bus, ces endroits me rappellent à quel point je suis contente d'être partie, et la spécificité de Jersey par rapport à l'Angleterre.










Le Chambers, c'est LE pub de St Helier. Je suis arrivée le mercredi soir, j'y étais pour la première fois le dimanche soir, pas mal ! c'est bien évidemment le pub le plus bondé de l'île, divisé en plusieurs parties : canapés cosy et tableaux anciens dans la première pièce, salle dégagée dans la seconde, et énorme piste de danse avec mezzanine à l'arrière. La musique y est plutôt rock, ce qui est agréable par rapport aux autres clubs, et il y a également une scène avec des musiciens en live. Bref, THE place to be pour commencer et finir les soirées agitées.




Je n'ai pas encore trouvé de petit café mignon et indépendant, donc en attendant je profite des smoothies et du très bon brownie de ce café situé en plein milieu de la rue principale. Donc c'est souvent bondé, et mes élèves font semblant de ne pas me voir. C'est l'un des seuls endroits ouverts toute la journée le dimanche. J'ai également découvert qu'il y avait deux Costa, et celui derrière la station de bus est calme et agréable (surtout en semaine avant 15h, sans mes élèves...) mais la recherche du café parfait continue, j'en ai réperé un dans un charity shop. A suivre !

dimanche 2 octobre 2011

Exeter's Freshers Week!


Aujourd'hui, cela fait une semaine jour pour jour que je suis arrivée à Exeter. J'ai encore du mal à m'en rendre compte. D'un côté, je sens le temps me passer entre les doigts; et de l'autre, j'ai l'impression d'être ici depuis des siècles.

Maisons anciennes, centre-ville.

Cette semaine, comme au Canada, comme en Irlande, et comme dans la plupart des universités dans le monde - à l'exception des universités françaises -, c'était la Freshers Week à Exeter. Un nombre incroyable d'activités nous a été proposé, auxquelles j'ai pris part avec grand plaisir: tir à l'arc, soirées organisées par les étudiants internationaux, soirée folklorique, pub crawls en tout genre, après-midi détente à parler littérature tout en buvant du thé, projections de films, incrustation dans un barbecue organisé par la chapelle du campus (free food!), randonnée le long des côtes, pique-niques... Ne soyez pas étonnés qu'avec toutes ces choses à faire, je n'aie pas eu le temps de poster ici. (J'ai une excuse! Siii!)

Au bord des quais: cafés, détente et magasins à l'ancienne.
Je ne vais pas vous raconter en détail tout ce que j'ai fait cette semaine, ce serait bien trop ennuyeux pour vous, et bien trop pénible pour moi. Je vais donc vous parler des choses qui m'ont marquées, de ce que j'ai particulièrement apprécié au cours de ma semaine passée ici.

Petit raccourci vers la bibliothèque du campus.
Avant toute chose, je tiens à souligner que le campus est absolument magnifique. Plein de verdure, de collines (qui musclent mes mollets), d'écureuils... Il est magnifique, certes, mais passons outre l'aspect esthétique: les gens ici sont très chaleureux. Avant mon arrivée, j'angoissais à l'idée de me retrouver seule dans mon coin, sans personne à qui parler. Depuis, j'ai rencontré des tas d'étudiants, britanniques ou étrangers, avec qui je passe le plus clair de mon temps. L'expérience Erasmus est vraiment indescriptible: on découvre tellement de cultures différentes qu'on a presque l'impression de prendre part à un mini road-trip à travers le monde.

Cela dit, j'ai bien conscience d'être au Royaume-Uni, aucun doute. Il n'y a pas plus British qu'Exeter. Nichée au coeur du Devon, Exeter semble avoir trouvé l'équilibre parfait entre la ville et la campagne. Au centre-ville, on trouve de tout: arcades commerciales, restaurants, pubs et ravissantes maisonnettes du temps de Shakespeare. Plus on s'éloigne du coeur de la ville, et plus il est fréquent d'apercevoir les collines boisées qui l'encerclent. Mon appartement se trouve d'ailleurs assez loin du centre-ville. Chaque matin, je prends mon petit-déjeuner devant ces jolies collines vertes, sur lesquelles broutent paisiblement moutons, vaches et chevaux. Gaah.

Quelque part entre Dawlish et Teignmouth.
Il y a aussi autre chose que j'adore à propos d'Exeter.
J.K. Rowling y a étudié. Et le mieux dans tout cela, c'est qu'elle s'en est beaucoup inspirée lorsqu'elle a écrit Harry Potter. Je me suis donc décidée à marcher sur ses pas, en explorant les ruelles étroites qui se cachent derrière le Chemin de Traverse, par exemple. Avec des amis, nous sommes allés dîner dans un pub appelé The Old Firehouse, qui n'est autre que le modèle sur lequel J.K. Rowling a basé The Leaky Cauldron, a.k.a le Chaudron Baveur. Ambiance Harry Potter assurée!




La cathédrale d'Exeter, où se trouve le fameux Exeter Book!
En dehors de toutes ces belles choses, je tiens à vous annoncer que mon année universitaire commence demain. Officiellement. J'ai eu quelques soucis à choisir certains modules de remplacement; la plupart de ceux que j'avais choisis étant déjà complets. Du coup, je dois retourner au College of Humanities demain encore... Ah... Au moins, ils sont plus gentils qu'à Paris IV. Beaucoup plus gentils.
Après ma première journée de cours, je fonce à un meeting organisé par la Folk Society, dont je suis devenue membre: musique folk et danse traditionnelle, yay! Je me suis également laissée tenter par la LitSoc, aussi appelée la Literary Society.

Ici s'achève cet article un peu long; je tiens à m'en excuser. Maintenant que la Freshers Week est passée, j'aurai plus de temps pour venir écrire ici!

Fiona

Black is beautiful

Pèlerinage irlandais oblige, hier les Erasmus étaient de sortie à la Guinness Factory de Dublin. Après deux semaines de cure de cette boisson épaisse et amère, il était bien normal d'aller lui rendre hommage. Parce qu'ici la Guinness est une institution, qu'on l'aime ou pas, on ne peut pas ne pas passer en Irlande sans la toucher. 


Cette Irish Stout (bière brune) coule donc dans les veines des Irlandais depuis un peu plus de 250 ans et cette date est devenue une fête populaire (Arthur's Day). A ce qu'on m'a dit, c'est surtout les touristes qui la célèbrent et qui y trouvent un bon prétexte pour se terrer dans un pub avec de la live music pour se descendre quelques pintes. Témoignage d'une irlandaise de Donegal (nord de l'Irlande, dans l'Ulster [l'Ulster c'est une des 4 provinces de la République d'Irlande comprenant 9 comtés et dont 6 composent l'Irlande du Nord, rattachée au Royaume-Uni. Je vous expliquerai un jour les différentes visions irlandaises concernant l'Ulster, au prochain épisode...Ou encore après, on verra si vous êtes sages!] qui disait que les véritables irlandais d'Irlande ne fêtaient pas l'Arthur's Day ni la Saint Patrick en dehors de Dublin.
En même temps en Irlande, on a pas besoin de fête officielle pour boire de la Guinness!
Guinness c'est donc un des piliers de l'Irlande (true story) qui a d'ailleurs pour symbole une harpe. La harpe c'est aussi un symbole officiel que l'on trouve sur la monnaie ou encore le drapeau du Leinster (province est, là ou j'habite) mais petite différence avec celle de Guinness: elles ne sont pas orientées dans le même sens.
La harpe Guinness, amazing!

Drapeau du Leinster
La Guinness rebute pas mal de personnes au final, mais ceux-ci ont le choix: entre les centaines de bières (locales) irlandaises, le cidre irlandais (Bulmers pour le plus connu) et autres boissons étranges proposées dans les pubs, tout le monde s'y retrouve à la fin. Et peu importe la pinte tenue dans la main, on est tous tombés d'accord pour élire Martin MacGuinness comme président à la fin du mois d'octobre, peu importe son programme, prononcer son nom en dit déjà assez long!

'Cause Guinness (and our blog) is good for you, see you bientôt and enjoy!

~~Elisabeth~~